Cette actrice camerounaise s’est faite une place de choix dans les cœurs des cinéphiles à travers ses rôles de belle-mère impitoyable.
Lancez un sondage sur la Toile ou dans la rue pour questionner les cinéphiles sur leurs comédiens camerounais préférés, Mamiton sera en tête du vox-pop. Rien de surprenant, car elle est l’une de ces actrices qui marquent le public par sa prestance, son charisme, sa capacité à se glisser dans les personnages à qui elle donne vie. C’est d’ailleurs pour cette raison que peu de cinéphiles seraient incapables de donner son nom à l’état civil vu qu’ils sont habitués au rôle de Mamiton qu’elle a incarné à ses débuts à l’écran.
Son aventure dans le cinéma et l’audiovisuel commence à 32 ans, alors qu’elle rêvait d’être sage-femme. Céline Orgelle Kentsop quitte sa ville natale de Loum dans la région du Littoral, pour s’installer à Douala. Non pas nantie de diplômes de l’enseignement supérieur, mais plutôt de trois qualités qui l’ont propulsée au sommet à savoir : la confiance en soi, la culture du travail et la foi. En 2005, elle rencontre un ami de longue date, Flobert Tankoua, au sortir d’une audition dans les studios d’une radio de Douala où « la Mama » s’était rendue pour un casting d’animateurs. Son ami lui propose alors d’explorer l’univers du cinéma et de l’audiovisuel. Joignant l’acte à la parole, il la met en contact avec Ebenezer Kepombia. Ce dernier la retient par la suite pour son téléfilm à succès « Foyer Polygamique » en lui attribuant le rôle de Mamiton. Ce fut ainsi le début d’une longue et merveilleuse aventure au petit écran. Après ce premier acte remarqué, elle a campé des personnages dans « La Reine Blanche », « Ennemie Intime » et « Femme autoritaire ». Des performances qui lui ont valu des distinctions honorifiques notamment le Canal d’or de la Meilleure comédienne de l’année en 2013. En 2017, le festival Komane de Bafoussam a salué son parcours impressionnât en lui attribuant un prix honorifique
Au-delà des téléfilms, elle a également fait ses preuves au cinéma. Elle a été à l’affiche de plusieurs films dont l’un des derniers en date est « Irrationnal Love » produit par Chelsy Suzy. Sa web-série « Les minutes de Mamiton » réalisée au début par feu Sergio Marcello a agrémenté le quotidien de biens d’internautes qui ne manquent pas d’éloges à son égard.
Cependant, certains ont parfois du mal à différencier sa personne et les personnages qu’elle incarne. D’après l’un de ses témoignages à la dernière édition du Festival Mis Me Binga, des élèves refusaient de jouer avec ses enfants à l’école, croyant qu’ils sont « méchants » comme leur mère à l’écran. Il a fallu qu’elle se rende à l’école pour faire comprendre aux camarades de ses enfants qu’il ne s’agissait que d’un rôle et qu’elle est bien gentille. Autre anecdote, les populations ont failli la passer à tabac à Ebolowa il y a quelques années, toujours pour son rôle de mégère. N’eut-été l’intervention des autorités administratives, elle y aurait laissé sa peau. Ceci témoigne une fois de plus de son talent incommensurable. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles on la surnomme la « Patience Ozokwor du Cameroun ».
Malgré sa notoriété, cette comédienne garde les pieds sur terre. Elle n’hésite pas à partager son expérience avec ceux qui la sollicitent. Elle donne du sien pour une association caritative qui œuvre pour les personnes victimes d’amputation. « Ma fille en est la promotrice. Elle-même est victime d’un accident de la route. Elle a décidé de redonner du sourire à travers cette association. Ma fille est une personne très déterminée. Elle a pris seule cette décision de monter une association quand elle était encore à l’hôpital, et vu son courage, j’ai décidé de lui venir en aide en joignant mon image à cette cause noble », a confié Mamiton au magazine peole, Nyanga, il y a quelques années.
Au-delà de son talent et du travail acharné, elle doit également son succès à la discipline de vie qu’elle s’est fixée et au soutien inconditionnel de sa fille. Elle avait déclaré il y a quelques années que c’était elle qui s’occupait de la gestion de son image et de ses pages sur les réseaux sociaux.
Après ces nombreuses années devant la caméra, la star du petit écran rêve d’ouvrir sa maison de production. Une chose est sure, Mamiton a encore de belles pages à écrire.