31 femmes du cinéma camerounais : Marie-Philomène Nga, prophète loin de chez elle

En plus de 20 ans de carrière, cette actrice a crevé l’écran en jouant des rôles parfois à l’opposé les uns des autres dans des blockbusters français. A l’affiche de la série « Il a déjà des yeux » diffusée sur France 2, elle ne jouit pas de la même reconnaissance dans son pays.

Si l’on vous demande de mentionner une comédienne qui porte valablement le drapeau du Cameroun au firmament, n’hésitez pas à citer Marie-Philomène Nga. En plus de 20 ans de carrière, cette native de Douala dans la région du Littoral est devenue une actrice incontournable dans l’industrie cinématographique française. Metteuse en scène, chanteuse, danseuse, comédienne et voix-off, elle a obtenu son bac à 19 ans à Lyon, en France, après un passage au Lycée technique de Douala. Par la suite, Marie-Philomène Nga sillonne la région de Rhône-Alpes avec la troupe « Coups de pilon » du Sénégalais Talla Momar Ndiaye, avant de se perfectionner au Conservatoire national d’art dramatique, comme l’indique le site icicameroun.com.

Au cinéma, Marie-Philomène Nga a prêté sa silhouette et sa voix à bien de personnages, d’où sa riche filmographie. Elle est à l’affiche de « Il a déjà tes yeux », actuellement diffusée sur France 2, « Kirikou et les Bêtes sauvages » en 2005, « Neuilly sa mère ! »« Amour sur place ou à emporter »« Fais-moi des vacances » et bien d’autres fictions à succès. Elle n’est pas passée inaperçu dans « Case départ » et « Le crocodile de Botswanga » aux côtés de ses compatriotes, Thomas Ngijol et Fabrice Eboué. La « Grande royale » s’est invitée dans les soirées des fans de séries françaises à plusieurs reprises à travers « Un mensonge oublié » et « Falcao », entre autres. Des rôles qui lui ont valu des distinctions comme le prix de la meilleure interprétation féminine au festival Vues d’Afrique 2017.

En dépit de ce succès, celle qui a remporté les prix de meilleure actrice de la diaspora au Sotigui Awards 2017 et du leadership féminin à Diaspora et investissements Paris, reste visiblement attachée à ses racines, toujours drapée dans des tenues et de coiffures africaines. « Dans toutes mes activités artistiques, je considère que je porte mon Cameroun en moi. Ici ou ailleurs, je reste une véritable ambassadrice de la culture camerounaise », a-t-elle confié à Cameroon Tribune, il y a peu. La femme de cinéma à l’agenda surbooké n’hésite pas à répondre à toute invitation à participer à un événement dans son pays natal. En 2018, elle a ainsi pris part à la Semaine internationale du premier film, comme marraine et présidente du jury de la 5e édition du festival Yarha à Yaoundé. Sa première sollicitation pour un événement au Cameroun.

Mère et porte-parole des sans-voix, « Ma Nga » n’hésite pas à apporter du sien pour lutter contre toutes formes d’injustice. C’est ainsi qu’elle a co-écrit le manifeste « Noire n’est pas mon métier », présenté au Festival de Cannes en 2018. Les 15 autres co-auteures de ce texte dénoncent les discriminations contre les femmes noires dans le cinéma français. Pour Marie-Philomène Nga, trois clés expliquent son succès : travail, formation et bonnes rencontres.

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