31 femmes du cinéma camerounais : Yolande Ekoumou Samba, une tête bien faite derrière la caméra

On ne saurait parler des séries camerounaises sans citer la réalisatrice de « Le revenant », diffusée entre 2001 et 2002 et de « Ntaphil » diffusée en 2005 sur la CRTV. Yolande Ekoumou Samba, puisqu’il s’agit d’elle, a marqué la génération 80-2000 à travers ses œuvres cinématographiques à succès qui agrémentaient les soirées des téléspectateurs de la télévision nationale. Ses productions l’ont forgée au fil des années et lui ont valu le titre de modèle dans les domaines de l’écriture de scénarios de fiction et des documentaires, de la production, de la réalisation et l’édition. Elle a arboré ces différentes casquettes à la suite des pionnières comme Thérèse Sita Bella et Were Were Liking. Et ce, dans une société où les femmes étaient réduites au second plan.

Yolande Ekoumou Samba est avant tout une tête bien faite. Après son cycle secondaire au Collège la Retraite de Yaoundé, elle s’est envolée pour l’hexagone pour poursuivre ses études à l’Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis où elle a obtenu un master 2 en management de la Communication audiovisuelle et un autre en suivi et évaluation des projets. Bien avant cela, « Maah Yoyo », comme l’appellent affectueusement ses cadets, a décroché une Maîtrise en Sciences et techniques des métiers de l’image, du son et de l’audiovisuel en 1990 à l’Université d’Aix Marseille I, comme le renseigne son profil Linkedin.

Sur les plateaux de tournage comme partout ailleurs, sa simplicité, sa gentillesse, sa douceur et la chaleur maternelle qu’elle dégage plaident en sa faveur. Pas besoin de prise de becs pour se faire respecter. « Le respect de l’autre est très important. Cela crée une relation de confiance. Une relation affectueuse, puisque les comédiens et les autres personnes engagées dans le tournage m’appellent souvent maman », a-t-elle confié il y a quelques années au quotidien Mutations.

Aujourd’hui, elle est une mère épanouie et officie à la Crtv depuis 26 ans. Elle a été élevée à la dignité de Chevalier de l’ordre de la valeur au Festival national des arts et de la culture en 2016. Elle n’hésite pas à mettre son savoir au service des autres. La productrice et réalisatrice de talent fait partie des premiers enseignants de l’Iscac en 2010 et a été présidente du jury du Festival panafricain de films d’école, First Short 2018. Au cinéma, on lui doit « Les bantous vont au cinéma »« Douala, la passion du football » , « Tiga, l’héritage » et « A paraître bientôt », entre autres.

Soucieuse de l’avenir du cinéma camerounais et de l’héritage à laisser à la postérité, elle a écrit « Faire un Film de fiction : à l’intention des Profanes, Amateurs ou Débutants », dans le but d’« encadrer efficacement, et à un coût dérisoire, tous ceux qui veulent se lancer dans l’aventure du film de fiction, pour que dans un future proche, des films camerounais de bonne facture, compétitifs et plus nombreux, soient présents sur l’échiquier national et même international ».

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