Cinecamer ouvre sa série consacrée aux femmes qui ont marqué le cinéma camerounais avec cette pionnière qui a laissé des traces indélébiles dans de nombreux domaines.
Nous ne saurions poser le premier clap de notre série consacrée aux femmes qui ont fait bouger le cinéma camerounais sans braquer les projecteurs sur cette pionnière. Thérèse Mbida Bella, plus connue sous le nom de Sita Bella, a ouvert les portes dans plusieurs domaines dans les secteurs de l’audiovisuel et du cinéma. Née le 26 février en 1933 au Sud du Cameroun, elle est présentée comme étant la première femme réalisatrice d’Afrique subsaharienne, première Camerounaise mannequin, journaliste et pilote d’avion.
Après avoir obtenu son baccalauréat dans les années 50 dans une école de Yaoundé, elle s’envole pour la capitale française afin de poursuivre ses études. Selon certaines sources, c’est là qu’elle développe un intérêt pour le journalisme et le cinéma. Elle est également issue de la toute première promotion de la SORAFOM qui, comme son nom l’indique, formait les animateurs issus de cette partie du monde. Après ses études sanctionnées par divers diplômes, elle retourne au Cameroun au début des années 1960 et se donne pour mission de faire connaître son pays au monde.
En 1963, elle réalise « Tam-Tam à Paris », en suivant la compagnie de danse nationale du Cameroun lors d’une tournée dans la capitale française. Ce documentaire, considéré comme le premier film avec pour auteur une femme d’Afrique subsaharienne et le premier film camerounais selon certaines sources. Sita Bella marquera également l’histoire en participant à la toute première édition de la Semaine du Cinéma africain, devenue le FESPACO.
Féministe de première heure, elle a servi d’exemple aux femmes de sa génération dans une société où la gent féminine était reléguée au second plan. De sa carrière de journaliste, celle qui est réputée pour son élégance sans précédent a participé à la création et à l’animation des programmes et rubriques dédiés à l’Afrique pour le journal Le monde, BBC, Monte Carlo et La voix d’Amérique, entre autres. De retour au Cameroun, elle a fondé le journal « Newstar » avant de s’éteindre le 27 février 2006 à 73 ans à Yaoundé des suites d’un cancer du côlon. Elle vit aujourd’hui à travers la salle de cinéma du ministère de la Communication qui porte son nom.