Les contours de cette grand-messe du cinéma africain ont été dévoilés le 7 août dernier au cours d’un déjeuner de presse à Yaoundé.
Qu’elle soit audiovisuelle, cybernétique ou écrite, la presse joue un rôle majeur dans la promotion et le rayonnement du Festival Ecrans Noirs. Cette importance a été, une fois de plus, relevée mercredi dernier au cours d’un déjeuner de presse organisé, en prélude à la 28e édition de la grand-messe du cinéma africain. « Je voulais dire merci à la presse. Nous entrons dans notre 28e année. Nous n’aurions pas pu tenir toutes ces années sans la presse qui a été depuis le début notre fidèle compagnon. Les médias ont un rôle irremplaçable et c’est bien que mes collaborateurs aient pensé à cette rencontre très amicale et détendue qui permet d’avoir un retour sur vos observations, de recevoir vos critiques et voir dans quelles mesures on pourrait améliorer les choses. On a besoin de vous. Vous êtes le lien entre le festival et le public », a souligné le délégué général du festival, Bassek ba Khobio.
Outre les remerciements, ce moment de partage a été l’occasion pour l’équipe des Écrans Noirs de présenter les articulations de cet événement tant attendu par les amateurs et professionnels du 7e art. Prévu du 19 au 26 octobre prochain, le festival se tiendra autour du thème : « : « Intelligence artificielle et cinéma africain ». Une thématique à l’ère du temps. « La préoccupation est grande auprès des cinéastes. L’intelligence artificielle s’investit beaucoup dans la production cinématographique. Vous avez vu que les scénaristes américains ont fait une grève de près d’un an parce qu’aujourd’hui vous pouvez demander à l’intelligence artificielle de vous écrire des scènes, des dialogues et même des épisodes. Et le gros problème de l’Afrique c’est que la standardisation n’est pas forcément en notre faveur. Si le jeune chinois qui est à Pékin peut écrire une scène qui se passe à Mokolo ou à Kousséri au Cameroun, il y a une forte crainte qu’on ne sache plus ce qui vient d’Afrique ou d’ailleurs », a indiqué Monsieur Bassek.
Autre scoop, le festival va rendre hommage à titre posthume à Alphonse Beni, décédé le 12 mars 2023. « Alphonse Beni est un cinéaste, qui pour nous, était très important. Une fois, j’étais à Douala pour un tournage vers Bessengue, quand mon caméraman s’est placé pour les prises de vue, quelqu’un a demandé si j’étais Alphonse Beni. Je me suis rendu compte de son importance à ce moment-là et il y a beaucoup de jeunes qui font du cinéma aujourd’hui comme s’ils inventaient le monde. Il y a eu des Alphonse Beni dans ce pays. Les films d’action, c’était lui. A travers cet hommage, nous voulons rappeler au public qu’il y a eu un grand cinéaste. Il a d’ailleurs été Ecran d’honneur pendant qu’il était vivant. Ça amoindrit notre tristesse. Mais, nous aimerions que les gens revisitent ses œuvres. C‘est un hommage à un cinéaste camerounais que nous n’avons pas apprécié à sa juste valeur parce qu’il avait un cinéma qui ne répondait pas aux canons des films d’auteur. D’ailleurs, ses films n’auraient jamais pu être en compétition au Fespaco, mais c’est un grand cinéma et ce sont des films qui restent. C’est pour cela que nous avons décidé de lui rendre hommage », a expliqué le délégué général du festival.
En attendant l’annonce de la sélection officielle le 30 août prochain, l’on retient que le comité d’organisation a reçu une quarantaine de films camerounais. Les membres du jury, quant à eux, seront connus en septembre prochain. En ce qui concerne le pays en lumière, la République centrafricaine sera en vitrine cette année. Ce sera l’occasion de « célébrer et d’encourager les talents » de ce pays limitrophe au Cameroun.