Distribution des films et séries : DIFFA ouvre ses portes au Cameroun

Annonce faite le 1er avril 2022 par Alain Modot, PDG de l’entreprise Distribution Internationale de Films et Fictions d’Afrique au cours d’un point de presse donné à l’Institut français, antenne de Yaoundé.

Malgré l’insuffisance de financement et de soutien des pouvoirs publics, le Cameroun est l’un des pays qui produit le plus de films et séries en Afrique francophone. Cependant, ces fictions demeurent dans les tiroirs ou disques durs des producteurs, faute de distributeurs. Par ailleurs, les neuf salles de cinéma que compte le pays diffusent en moyenne 95% de films étrangers. Fort de ce constat, l’un des barons de la distribution des fictions africaines, Alain Modot, a décidé de s’installer au Cameroun. Il l’a annoncé vendredi dernier au cours d’un point de presse tenu à l’Institut français, antenne de Yaoundé.
La société Distribution Internationale de Films et Fictions d’Afrique (Diffa) a donc officiellement ouvert ses portes au pays de Dikongue Pipa. Ses bureaux seront logés au Quartier Dragage et l’entreprise aura pour facilitateur local, le producteur Frank Olivier Ndema. Il est donc question pour la Diffa d’être plus proche des producteurs de contenus. « On ne gère pas l’Afrique depuis Paris. Aussi, le Cameroun, c’est le plus gros contingent de producteurs africains dans Diffa et c’est aussi le marché le plus faible. Cela a renforcé mon idée d’être plus présent ici parce qu’il y a du potentiel. La production est en masse, il y a de de nombreuses chaînes de télévision ainsi que des salles de cinéma qui sont en train de s’ouvrir », a indiqué le PDG de la Diffa, Alain Modot, qui souhaite ainsi élargir son spectre en Afrique. En gros, cette structure, qui aura son futur son siège social à Abidjan et un autre bureau à Ouagadougou, se chargera de la vente des œuvres cinématographies qui leurs seront confiées. La Diffa accompagnera aussi les porteurs projets dans la recherche de financements, le montage financier et le montage de projets. Autres ambitions : créer de nouveaux clients pour les Africains et aller davantage vers les chaînes de télévision nationale. Cependant, pour faire partie du catalogue Diffa, il faut que ces films et séries soient de qualité, qu’ils aient du potentiel et un angle de traitement nouveau.
Une initiative fortement saluée par le gouvernement camerounais, représenté à la cérémonie par le directeur de la cinématographie et des productions audiovisuelles (Dcpa), Pr. Madiba. « Nous sommes là pour célébrer l’arrivée de la Diffa au Cameroun. C’est une grande maison de distribution. Nous ne pouvons que saluer cette initiative car le cinéma c’est aussi de la distribution. Un film qui n’est pas vu est mort. Les distributeurs structurés font défaut depuis un temps », a-t-il souligné. Il a par ailleurs invité les producteurs locaux à travailler avec la Diffa, afin de promouvoir la culture camerounaise. Le Pr. Madiba a à cet effet précisé que le gouvernement s’engage à accompagner la Diffa pour que le cinéma camerounais soit vu, car les Camerounais produisent beaucoup de films. A la Diffa, il a prescrit de faire un effort pour amener le cinéma camerounais vers le public qui a soif de films locaux. Le Dcpa a conclu en exhortant les professionnels du 7e art à structurer le secteur pour attirer plus d’investisseurs.
L’évènement a été marqué par des témoignages des cinéastes camerounais qui ont confié la distribution de leurs œuvres à cette entreprise qui occupe une place de choix sur le marché international et panafricain. « Je suis tellement ému de voir mes films enfin sortir de mes disques durs. Mon long métrage « The Virtual Love » est simultanément à l’affcihe à Ouagadougoun à Douala et à Yaoundé et il compte à ce jour 21 projections en une semaine au Ciné Burkina. Quel cinéaste ne rêverait pas de voir ses films diffusés autant de fois », a déclaré, le réalisateur Djimeli Lekpa.

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